CONSENTEMENT : ON EN PARLE !

CONSENTEMENT : ON EN PARLE !

LE CONSENTEMENT, QU’EST-CE QUE C’EST ?

Dit simplement, le consentement, c’est le fait de donner son accord à une action ou un projet. Il se retrouve dans toutes les sphères de notre vie quotidienne.

 

Sur cette page, nous allons aborder le consentement au niveau des relations et plus précisément encore au niveau de la sexualité.

Dans ce cas, il s’agit de s’assurer de la volonté des partenaires d’avoir un rapport sexuel : caresses, pénétrations, fellations, cunnilingus, anulingus, bisous…

Selon la définition du Plan SACHA¹, le consentement doit être :

  • Réversible : une personne a le droit de ne plus avoir envie de continuer un acte qui a déjà été entrepris, elle peut donc retirer son consentement à tout moment.
  • Éclairé : la personne ne peut consentir pleinement que si elle dispose de toutes les informations nécessaires à sa prise de décision.
  • Enthousiaste : il se manifeste par une envie marquée et non-hésitante. L’enthousiasme peut se caractériser par une parole formelle, comme le fait de donner son accord ou dire « oui », mais il peut également être exprimé à travers des gestes, des signes,… En cas de doute, il est toujours préférable de demander une confirmation verbale en plus du langage corporel.
  • Libre : la décision de consentir doit se faire librement, en pleine possession de ses moyens,sans contrainte, pression sociale, manipulation, ruse, violence ou chantage. La consommation de psychotropes, la présence d’un rapport de hiérarchie ou d’un handicap mental constituent des obstacles à ce que le consentement soit libre.

D’autres points importants découlent de cette définition :

  • Si la personne hésite, il n’y a pas de consentement.
  • Si la personne dort, il n’y a pas de consentement.
  • Si la personne est sous l’influence de substances comme la drogue ou l’alcool, il n’y a pas de consentement.
  • S’il y a rapport d’autorité ou d’influence, le consentement peut être biaisé.
  • Même dans un couple, une relation ou un mariage, le consentement n’est pas induit. Le devoir conjugal n’existe pas.
  • Céder ne signifie pas consentir.
  • Le consentement va dans les deux sens, ce n’est pas à un·e seul·e partenaire d’exprimer son refus ou son accord, c’est aussi à l’autre partenaire de s’assurer que l’autre consente.
  • Le consentement est le même pour tous et toutes, quelles que soient les différentes orientations sexuelles et le genre des partenaires.

Le non consentement ne doit pas nécessairement être exprimé verbalement pour être pris en compte.

 

Enfin, le consentement n’est jamais automatique et ce n’est pas parce qu’on a consenti à un acte une fois que le consentement est valable à vie ! Jamais. Ni dans une relation de couple, ni dans une toute autre type de relation.

Comment s’assurer du consentement de l’autre ?

Dans le quotidien comme dans les relations sexuelles, nous n’avons pas forcément été éduqué·es à communiquer ce qu’on aime et ce qu’on n’aime pas, nos envies, nos besoins ou nos limites. Mais nous avons, dans l’imaginaire collectif, cette croyance que l’autre doit répondre à nos attentes sans que nous les formulons pour autant. Puisque nous sommes toutes et tous différent·es sur terre, c’est logique que nous ayons des besoins et limites différentes et propres à chacun·e.

 

Alors, comment pouvons-nous attendre de l’autre qu’il ou elle puisse répondre à nos attentes si on ne les formule pas ? Réussir à communiquer ses besoins et limites, c’est apprendre à se connaître, c’est faire confiance à nos ressentis et c’est favoriser des relations plus saines avec nos proches ! Et recevoir un “non” ne devrait pas être interprété comme une attaque, un rejet ou comme quelque chose de blessant pour l’autre : c’est simplement que la personne a respecté son ressenti.

 

Pour s’assurer du consentement de l’autre, le mieux, c’est encore de le verbaliser clairement.

Petit conseil : n’hésite pas à re-demander régulièrement si tout est ok et surtout n’hésite pas à dire que tu n’as plus envie ! Tu as le droit de changer d’avis.

PHRASES TYPES

Voici quelques phrases pour te permettre d’enclencher le dialogue afin de t’assurer de toujours respecter le consentement de ton, ta ou tes partenaire(s).

Tu verras, ça ne casse absolument pas l’ambiance, c’est naturel et ça rapproche même !

Des idées de phrases pour demander le consentement sexuel :

  • Tu aimes quand je fais ça ?
  • Qu’est-ce que je peux faire pour te faire plaisir ?
  • Est-ce que je peux t’enlever ça ?
  • As-tu envie de moi maintenant ?
  • Ça te fait plaisir si je pose ma main ici ?
  • Est-ce que tu veux que je continue ?
  • Comment tu te sens ?
  • Je peux t’embrasser ?
  • Est-ce que tu peux guider ma main ?

Comment recevoir le non ?

  • Pas de souci, merci de le dire !
  • Ok, qu’est-ce que tu préférerais ?
  • Aucun problème, je comprends.
  • Tu veux qu’on fasse autre chose à la place ?

PLAISIR

Afin de profiter ensemble d’un moment de plaisir, le consentement est donc primordial. C’est un non-négociable.

Par ailleurs, oser parler de sexe avant la relation sexuelle te permettra de mieux connaître les envies, les pratiques et les limites de tes partenaires. En effet, chaque personne ressent le plaisir de manière unique.

C’est pourquoi il est essentiel de s’écouter mutuellement, d’être attentif à ses propres envies, à celles de ses partenaires, à leurs ressentis et à leurs paroles, pour faire de la sexualité un véritable moment de plaisir.

Ressentir du plaisir

Avant toute chose, il est important de rappeler que l’organe sexuel principal est… le cerveau. Sans lui, ni l’excitation ni l’orgasme ne sont possibles ! Et même quand la volonté est là, parfois ça ne fonctionne pas comme on le voudrait. Le cerveau peut être l’allié de la sexualité, tout comme son ennemi (comme en cas de stress ou de traumatisme).

 

Être excité.e, ressentir du désir, être dans des conditions favorables et avoir des pensées suggestives augmentent le plaisir. En plus des organes sexuels et du cerveau, tout le corps est également mobilisé pour vivre ce moment (respiration, muscles,sang, etc.).

Qu’est-ce qu’une zone érogène ?

C’est une partie du corps particulièrement sensible et qui procure du plaisir et/ou de l’excitation quand on la stimule (caresser, lécher, embrasser, etc). Ces zones et leur sensibilité peuvent varier en fonction des personnes, des moments, du contexte, des types de stimulation, des partenaires, etc.

Il peut s’agir de la / du : poitrine/torse, bouche, cou, oreilles, ventre, vulve, clitoris, dicklit, vagin, et bien d’autres zones encore selon les personnes …

Petit focus sur le clitoris !

Cet organe long de 10 cm en moyenne ne se limite pas qu’à sa partie visible. Celle-ci correspond plutôt à ce qu’on appellerait le gland du clitoris, qui est par ailleurs recouvert du capuchon – aussi visible à l’œil nu – qui le protège des frottements et du dessèchement.

Il y a donc une partie visible et une partie interne et c’est l’ensemble qui forme le clitoris. (voir schéma ci-dessous)

C’est est un organe mobile qui entoure le vagin. Pendant la phase d’excitation, les corps caverneux (piliers) et les bulbes vestibulaires du clitoris se gorgent de sang. Cela a pour effet d’augmenter la température et la sensibilité et de donner une teinte rougeâtre aux différentes parties de la vulve. Au moment de l’orgasme, le clitoris devient extrêmement sensible, au point qu’une stimulation immédiate peut être désagréable.

La stimulation externe du clitoris via le gland et/ou la stimulation interne via le vagin peuvent provoquer du plaisir et même l’orgasme (bien que celui-ci ne soit pas un but en soi).

Sur cette illustration, le clitoris est en turquoise.

SI TON CONSENTEMENT N’A PAS ÉTÉ RESPECTÉ (TW : VIOL ET VIOLENCES)

Atteinte à l’intégrité sexuelle

Selon l’Article 417/72, l’atteinte à l’intégrité sexuelle consiste à accomplir un acte à caractère sexuel [autre que la pénétration] sur une personne qui n’y consent pas, avec ou sans l’aide d’un tiers qui n’y consent pas, ou à faire exécuter un acte à caractère sexuel par une personne qui n’y consent pas. Cette infraction est punie d’un emprisonnement de six mois à cinq ans.

 

Est assimilé à l’atteinte à l’intégrité sexuelle le fait de faire assister une personne qui n’y consent pas à des actes à caractère sexuel ou à des abus sexuels, même sans qu’elle doive y participer.

 

L’atteinte existe dès qu’il y a commencement d’exécution.

Viol

Selon l’article 417/11 du Code pénal, le viol est défini comme :

« Tout acte qui consiste en ou se compose d’une pénétration sexuelle de quelque nature et par quelque moyen que ce soit, commis sur une personne ou à l’aide d’une personne qui n’y consent pas ».

Ainsi, un viol est constitué de deux éléments :

  • d’une part l’acte de pénétration sexuelle, que ce soit, buccale, vaginale, anale, par le doigt, ou encore par un objet
  • d’autre part l’absence de consentement.

 

Cette définition s’applique, quel que soit le lien entre la victime et l’auteur.

Si ton consentement n’a pas été respecté :

Sache qu’il existe également des applications d’urgence :

  • App’elles*: malgré son appellation, elle peut être utilisée par toute personne en danger afin de prévenir les secours et/ou ses proches.
  • The Sorority disponible dans plusieurs endroits du monde.

 

Dans le cadre de violences sexuelles au sein du couple, tu peux également contacter le CPVCF : Centre de Prévention des violences Conjugales et Familiales, via leur ligne d’écoute gratuite, disponible 24h/24 et 7j/7 au 0800/30.030

Pour tout comprendre sur le fonctionnement du CPVS, voici une vidéo sur celui de Bruxelles :

Faut qu’on parle de consentement, un épisode de podcast qui aborde les façons de communiquer autour du consentement :

Concernant le consentement :
Lectures :
Podcasts :
Vidéos :

 

Concernant le plaisir :
Lectures :
Vidéos :

¹Plan SACHA. (2021, 12 Juin). Les critères du consentement.

²Code Pénal – droit pénal sexuel (2022)

  • “A table” : Outil pédagogique sur le consentement. D’après une idée originale de O’YES
  • “ON Y VA OU PAS ?” : Outil pédagogique sur le consentement. D’après une idée originale des étudiant·es de l’ULB et de O’YES
  • “Anatomia” : Outil pédagogique sur l’anatomie des organes sexuels et leur fonctionnement