Consentement dans les soins de santé
Consentement et santé gynécologique : Ce que tu dois savoir !
La consultation gynécologique, c’est un moment intime où tu peux te sentir vulnérable.
Te dévêtir, parler de ta sexualité, être examiné·e… tout ça peut susciter de l’appréhension et/ou de l’anxiété.
Mais avant tout, ce rendez-vous devrait être un espace d’écoute, de respect et de bienveillance, où tu es au centre de la démarche! Tu as ton mot à dire, tes limites à poser, et tes besoins doivent être entendus et pris en compte.
C’est un moment où tu es pleinement acteur·rice de ta santé.
Le consentement libre et éclairé dans les soins de santé
La loi¹ stipule que :
“le patient a le droit de consentir librement à toute intervention du praticien professionnel moyennant information préalable”.
Dans les faits, qu’est-ce que ça implique?
Le consentement libre et éclairé peut être accordé et retiré à tout moment, et il implique que:
- Tu as reçu toutes les informations nécessaires à la prise de choix.
- Tu exprimes (de manière orale, écrite ou gestuelle) ton accord ou ton désaccord à propos d’un acte ou d’une intervention.
- Tu as le droit de donner ton consentement pour quelque chose et pas pour autre chose.
- Tu as le droit de changer d’avis et de dire non.
La décision finale doit toujours te revenir, ta santé intime n’appartient qu’à toi.
Dès lors, tu peux refuser tout type d’intervention si tu n’en as pas envie, si tu n’en juges pas l’utilité, ou si elle n’est tout simplement pas justifiée.
Le/la praticien·ne se doit de respecter ce choix, sans y apporter de jugement. Cependant, si ta vie est en danger, il/elle pourra prendre des décisions d’urgence pour te sauver.
Si tu as un doute, tu peux également demander un autre avis.
Les principaux obstacles au consentement des patient.es
- Les présupposés sur l’orientation sexuelle (attirances sexuelles et/ou romantiques) et l’identité de genre (lié notamment à la cishétéronormativité)
- le manque de formation des soignant·es,
- la discrimination, la stigmatisation et l’invisibilisation des besoins de santé spécifiques aux personnes lesbiennes, bi, pan and co.
Ignorer un refus ou ne pas respecter un consentement explicite à un acte médical constitue une forme de violence, et cela doit être dénoncé.
En 2022, une étude suisse montrait que 23% des personnes lesbiennes indiquait avoir connu de la violence dans les soins de santé².
Tes droits en tant que patient·e
- Tu as le droit d’accéder à des informations fiables et spécifiques sur ta santé sexuelle, notamment sur les IST, car les risques existent et les recommandations de prévention diffèrent parfois des modèles cishétérosexuels.
- Tu dois pouvoir bénéficier d’un accueil bienveillant, sans jugement, avec une reconnaissance de la diversité des pratiques sexuelles et de ton orientation, sans que cela soit tabou ou jugé.
- Ta douleur doit être prise en compte et tu as le droit d’exprimer ta gêne.
- Tu as le droit à la confidentialité et au respect de ta vie privée.
- Tu peux demander ton dossier médical, changer de soignant·e, demander un second avis, ou porter plainte si tu n’as pas été respecté·e.
Vidéo concernant le droit des patientes, de Intime Idée :
Tu es acteur·ice de ta santé : poser des questions, comprendre, choisir
- N’hésite pas à poser des questions et à demander des explications sur :
- ta prise en charge diagnostique, comme les examens à réaliser,
- ta prise en charge thérapeutique, comme une intervention chirurgicale ou un traitement médical.
- Tu peux demander au/à la médecin de répéter ses explications, de réaliser un schéma ou de transmettre les informations par écrit afin de mieux les comprendre et de ne pas les oublier.
- N’hésite pas à exprimer tes besoins, préférences et habitudes, à demander d’autres options de traitement, et à vérifier que tu as bien compris ce qui t’est proposé.
- Valorise ta démarche, même si elle est tardive ou irrégulière : il n’y a pas de bonne ou de mauvaise façon de prendre soin de ta santé.
- Si besoin, demande s’il existe d’autres options de traitement.
- Assure-toi d’avoir bien compris le diagnostic, le traitement à suivre, ainsi que l’importance de suivre la démarche médicale.
- N’hésite pas à demander comment réaliser certains auto-examens si tu le souhaites (palpation des seins, auto-frottis, observation du vagin avec un miroir…)
Les petits « plus » qui font la différence
- Que ton/ta praticien·ne reçoive – en tant que professionnel·le de santé – une formation spécifique sur les besoins des patientes lesbiennes.
- La mise à disposition d’un annuaire de médecins LGBT-friendly.
N’hésite pas à nous contacter via https://gotogyneco.be/je-recherche-une-pro/
- Que ton/ta praticien·ne affiche clairement une pratique “lesbo-friendly »
par exemple via des affiches ou drapeaux dans sa salle d’attente.
Et qu’il/elle utilise un langage inclusif et neutre du point de vue du genre. - La présence de brochures sur la sexualité des personnes lesbiennes, bisexuelles, pansexuelles, etc.
Tu peux consulter la nôtre ici : https://gotogyneco.be/brochure-pro/
Lectures
- Est-ce que les examens gynécologiques sont « forcément » douloureux ? par Marc Zaffran/Martin Winckler
- Manuel d’autodéfense féministe dans le cadre de la consultation en santé sexuelle et reproductive (2020) par Miriam Ben Jattou et al.
Vidéos
- Violences gynécologiques : des témoignages glaçants , de Konbini
- Etre lesbienne chez le médecin , de France Vulve
1 22 août 2022 – Loi relative aux droits du patient, sur le site du Service Public Fédéral Justice
2 La santé des personnes LGBT en Suisse – Synthèse du rapport final, de Kruger, P., Pfister, A., Eder, M., & Mikolasek, M. (2022)
- “Lesbian women’s access to healthcare, experiences with and expectations towards GPs in German primary care” par Oliver Hirsch, Karina Löltgen, Annette Becker
- “Le consentement dans les soins”, Une initiative de Go To Gyneco! et d’Intime Idée (projet issu d’un mémoire étudiant)
- “Santé et lesbophobie : les violences dans les soins”, Enquête Go To Gyneco! (O’YES et Tels Quels, 2018)