Se préparer à une consultation
Pourquoi aller à une consultation gynéco ?
En tant que Femme ayant des rapports Sexuelles avec des Femmes (FSF), tu te demandes peut-être : pourquoi consulter ?
Prendre rendez-vous, c’est avant tout prendre soin de ta santé, poser tes questions, et obtenir des conseils personnalisés, quels que soient tes besoins ou ton vécu. Toutes tes questions sont légitimes !
Tu peux te rendre à une consultation gynécologique même si tu n’as pas de rapports pénétratifs et/ou si tu n’es pas sous contraceptif.
L’OMS recommande au moins un bilan gynécologique par an afin de conserver une bonne santé sexuelle.
C’est quoi un·e gynécologue ?
Un·e gynécologue, c’est un·e médecin spécialisé·e :
- dans l’appareil génital interne et externe des personnes à vulve (utérus, ovaires, vulve, etc.),
- dans la santé des seins,
- dans les affections liées à ces zones (IST, cancers, endométriose, SOPK…),
- dans les menstruations (les règles),
- dans les questions d’accès à la parentalité.
Pour un suivi gynécologique de prévention, tu peux aussi te rendre dans un planning familial ou consulter un·e médecin généraliste qui peut pratiquer certains actes gynécologiques.
Comment se préparer à une consultation ?
En amont, tu peux :
- Choisir ton/ta soignant·e : bouche-à-oreille, associations, avis en ligne, et la base de données Go To Gyneco!
- Expliquer ta demande lors de la prise de rendez-vous pour évaluer l’accueil et la prise en charge qui te sera proposée.
- Réfléchir à tes besoins, tes limites et préparer une liste de questions ou de symptômes pour ne rien oublier le moment venu.
- Venir accompagné·e si tu le souhaites.
- Venir comme tu es, sans changer tes habitudes : épilation, sous-vêtements, hygiène, etc.,
- Te faire confiance : c’est toi qui connaît le mieux ton corps, tu as le droit de poser des questions, de demander des explications à ton/ta soignant·e et de questionner les avis reçus.
Comment se passe une consultation ?
Généralement la consultation commence par une prise de contact, un moment pour poser tes questions. Tu es libre de parler de ce que tu veux, ou de ne pas parler de certaines choses – comme ton orientation sexuelle, par exemple. Cela peut toutefois aider pour une meilleure prise en charge et des conseils adaptés. Par ailleurs, ton/ta praticien·e se doit de garantir le secret médical.
Rien n’est obligatoire.
Le/la médecin te posera des questions sur :
- ta santé : douleurs menstruelles, pertes, etc.
- tes antécédents médicaux : Papillomavirus Humain (HPV), traitements hormonaux, etc.
- tes antécédents familiaux : cancers du sein ou des ovaires, etc.
- ta vie sexuelle pour adapter sa prise en charge.
Cela s’appelle l’anamnèse : c’est un moment important pour comprendre ton vécu et adapter les soins à ta situation.
L’examen gynécologique n’est pas systématique – tu peux le refuser ou demander à le reporter. Ton consentement est indispensable à chaque étape !
Pendant l’examen :
- Tu n’as pas besoin de te déshabiller entièrement : enlever le bas suffit pour l’examen pelvien, le haut pour la palpation mammaire.
- Tu peux demander à garder une jupe ou à être couvert·e d’un drap.
- Tu as le droit de demander à ce que chaque geste soit expliqué et à voir les instruments utilisés.
- Tu peux demander à réaliser certains gestes toi-même : auto-frottis, pose du spéculum, etc.
- Si tu ressens de la gêne, de l’inconfort ou de la douleur, dit-le : l’examen n’est pas censé être douloureux.
- Tu peux demander à interrompre ou arrêter l’examen à tout moment, sans justification.
On le répète, rien n’est obligatoire, mais un suivi régulier permet de faire un check-up, de te rassurer sur ton état de santé, de poser tes questions en cas de changement dans ta vie ou dans ton corps,…
Ton/ta praticien·e se devra d’être bienveillant·e, il n’est pas question de te stigmatiser ou de te faire la morale.
Tes droits en tant que patient·e
Depuis 2002, la Belgique dispose d’une loi qui définit tes droits en tant que patient·e : ‘’Loi du 22 août 2002 relative aux droits du patient’’.
Cet outil juridique te protège. Le fait de savoir à quoi t’attendre, ce que tu es en droit d’exiger et/ou ce que tu as le droit de refuser, peut te rassurer avant un examen.
- Tu as le droit d’avoir de l’information
- Tu as le droit au consentement libre et éclairé
- Ta douleur doit être prise en compte
- Tu as le droit de choisir ton ou ta soignant·e
- Tu as le droit d’exprimer ta gêne
- Tu as le droit à une prestation de qualité
- Tu as le droit de consulter ton dossier médical
- Tu as le droit au respect de ta vie privée et de ton intimité
Cela signifie également que tu as le droit :
- A l’accueil, à l’écoute, au respect et à la bienveillance.
- A de l’information claire et adaptée,
- Au consentement libre et éclairé, que tu peux retirer à tout moment. Mais également que tu peux refuser tout examen ou toute intervention, sans avoir à te justifier,
- De choisir ton/ta soignant·e et de changer si tu ne te sens pas à l’aise ou pas respecté·e,
- À une consultation sans jugement sur ton corps, tes choix ou ton apparence : épilation, poids, sexualité, etc.
Tu peux également retrouver des infos pour t’aider dans notre brochure :
Après la consultation :
- Prends le temps de débriefer avec toi-même.
- Tu peux demander un second avis ou changer de soignant·e si tu n’es pas satisfait·e.
- Tu peux demander à obtenir ton dossier médical.
- Tu peux porter plainte si tu penses avoir subi des violences, une erreur médicale ou tu es victime d’un accident médical. Tu peux contacter le Fonds des Accidents Médicaux (FAM).
- Et, si la consultation s’est bien passée, n’hésite pas à recommander le/la praticien·e à des ami·es et à Go To Gyneco!
Comment choisir son/sa gynéco ?
- Le site Go to Gynéco peut te recommander des professionnel·les, sensibilisé·es aux réalités des personnes FSF.
- Demande autour de toi : le bouche-à-oreille reste un bon moyen de trouver quelqu’un qui te correspond le mieux.
Si tu ne te sens pas à l’aise dès le premier contact, écoute-toi.
Un·e bon·ne gynéco, c’est parfois une relation sur la durée.
Tu as le droit de changer si tu ne te sens pas en sécurité, respecté·e ou écouté·e.
Les examens possibles chez le/la gynéco, selon tes demandes et tes besoins
Attention! Pour chaque acte, tu dois être prévenu·e et ton consentement doit être demandé.
Aucun geste ne doit être pratiqué sans ton accord explicite.
Le respect de ton consentement est un droit fondamental, protégé par la loi.
Plus d’infos sur la page :
Le toucher vaginal
Le/la gynéco insère deux doigts dans le vagin, tout en palpant le bas-ventre avec l’autre main pour vérifier l’utérus, les ovaires et le périnée.
Le toucher vaginal permet d’apprécier la taille de l’utérus, sa position, sa sensibilité, sa mobilité.
Puis de chaque côté, le gynécologue palpe les ovaires à la recherche d’une éventuelle masse anormale.
Le toucher vaginal peut être inconfortable mais ne doit pas être douloureux.
Le/la praticien·ne doit te demander ton consentement et s’assurer que tu supportes relativement l’acte.
N’hésite pas à demander que la/le praticien·e utilise du lubrifiant pour plus de confort.
Le frottis du col de l’utérus
Il s’agit de prélever des cellules dans le col de l’utérus afin de vérifier si les cellules sont saines.
Le but est de prévenir le cancer du col de l’utérus.
Le frottis s’effectue au moyen d’un spéculum, un petit instrument en métal ou en plastique,
qui permet d’écarter les parois du vagin pour atteindre le col avec un coton-tige.
Tu peux demander à ce que le médecin utilise un spéculum de petite taille pour que cela soit plus confortable pour toi.
Cet examen peut être désagréable mais pas douloureux, et ton consentement doit être demandé durant sa réalisation.
L’analyse de ta poitrine via la palpation
Il s’agit de palper tes seins, leur contour ainsi que la zone autour de tes aisselles afin de vérifier qu’il n’y ait pas de masse anormale qui se développe et ainsi
prévenir l’apparition d’un cancer du sein.
Tu peux également refaire ces gestes chez toi régulièrement.
L’analyse consiste également à observer la poitrine et tout changement éventuel : couleur, écoulement, pilosité autour du mamelon, différence entre les deux seins, etc.
L’échographie vaginale
Le/la gynécologue introduit une sonde ultrasonique dans le vagin.
Cela permet de visualiser l’utérus, les trompes et les ovaires.
On effectue cet examen le plus souvent chez les personnes qui portent un stérilet,
en cas de SOPK pour visualiser l’état des ovaires ou pour confirmer une grossesse.
Le dépistage complet (frottis + prise de sang)
Si tu as eu un rapport “à risque” ou par prévention.
Par “rapport à risque”, on entend un contact non protégé de muqueuse à muqueuse
et/ou un rapport pénétratif non protégé (dont échange de sextoys).
Plus d’informations ici :
Cette liste n’est pas exhaustive, n’hésite pas à nous contacter si tu as des questions sur le site :
Ça peut sembler idiot, mais c’est une question que beaucoup de personnes se posent.
Non, il n’est pas du tout nécessaire d’être épilé·e. Les poils ne sont ni sales ni inutiles. Ils protègent contre les infections en piégeant sueur, sébum et bactéries.
Si tu le souhaites, tu peux réaliser une simple toilette intime avant ta visite. Privilégie des soins lavants doux d’hygiène intime qui respectent le pH des muqueuses vulvaires.
Aucun souci, tu peux te faire ausculter en étant menstrué·e. A l’exception du frottis du col de l’utérus où il vaudra mieux reporter la consultation. Cela dit, si tu ne te sens pas à l’aise, n’hésite pas à reporter ton rendez-vous. Mais il n’y a aucune gêne à avoir, c’est naturel.
Il en existe de différentes tailles, en plastique ou en métal. S’il est en métal, il peut être réchauffé (en étant maintenu un certain temps dans la main gantée du ou de la soignant·e) et enduit de lubrifiant. Tu peux aussi demander à insérer le spéculum toi-même.
Si tu es à l’aise avec ton corps, tu peux tenter l’auto-examen. Tu peux observer ton anatomie à l’aide d’un miroir. Si tu souhaites aller plus loin, tu peux utiliser un spéculum. Tu peux facilement en trouver des bons marchés en plastique en ligne et en pharmacie, et une lampe de poche pour voir l’intérieur de ton vagin et ton col de l’utérus. Cela peut être complété par l’observation de tes sécrétions vaginales ou encore l’autopalpation des seins. Le but est de mieux connaître ton corps et de pouvoir en parler plus précisément lors des consultations gynécos.
Tu peux demander à ton ou ta soignant·e de t’apprendre à t’examiner toi-même et à interpréter tes observations. Les sages-femmes sont en général plus enclin·es à le faire que les gynécologues.
Les examens que tu peux réaliser toi-même, si tu le souhaites :
- Pose du spéculum
- Le dépistage complet (frottis + prise de sang) si tu as eu un rapport “à risque” ou par prévention. Par “rapport à risque”, on entend un contact non protégé de muqueuse à muqueuse et/ou un rapport pénétratif non protégé (dont échange de sextoys).
- Frottis vaginal, buccal et anal
- Frottis du col de l’utérus (avec guidance de ton ou ta soignant·e)
- Pose d’un DIU (avec guidance)
- Retrait d’un DIU
- Palpation des seins (+ attention portée aux écoulements et/ou rougeurs)
Si tu as des relations sexuelles exclusivement avec des personnes à vulve, il n’y a pas de risque de grossesse. Le sujet n’est donc pas forcément à aborder si tu as informé ton/ta gynécologue de ton orientation.
Néanmoins, parfois une pilule peut être proposée en cas de règles irrégulières, douloureuses ou d’acné. C’est pour cela que l’anamnèse avec ton/ta médecin est importante.
Lectures
- Si tu es une personne trans, tu trouveras des infos concernant le suivi gynécologique ici : https://www.genrespluriels.be/IMG/pdf/guide_sante2019_web.pdf (page 71)
- Coucou, mini-guide d’auto-examen de Poussy Draama
- Est-ce que les examens gynécologiques sont « forcément » douloureux ? par Marc Zaffran/Martin Winckler
- Memo à l’attention des gynécologues sur la santé sexuelle des femmes qui aiment les femmes, des Klamydia’s
- S’armer jusqu’aux lèvres, quelques outils d’auto-défense gynécologique à l’usage de toutes les femmes*
Vidéos
- Etre lebienne chez le médecin, de France Vulve
Lectures
- Si tu es une personne trans, tu trouveras des infos concernant le suivi gynécologique ici : https://www.genrespluriels.be/IMG/pdf/guide_sante2019_web.pdf (page 71)
- Coucou, mini-guide d’auto-examen de Poussy Draama
- Est-ce que les examens gynécologiques sont « forcément » douloureux ? par Marc Zaffran/Martin Winckler
- Memo à l’attention des gynécologues sur la santé sexuelle des femmes qui aiment les femmes, des Klamydia’s
- S’armer jusqu’aux lèvres, quelques outils d’auto-défense gynécologique à l’usage de toutes les femmes*
- Enquête sur la santé des femmes* qui ont des relations sexuelles avec des femmes (FSF) 2019 – rapport préliminaire accompagnant les résultats, de Camille Béziane, Dre. Emmanuelle Anex, Dre. Med. Marie-Annick Le Pogam et Mehdi Künzle
- Analyse : Les oubliées de la santé sexuelle : les femmes ayant des relations sexuelles avec des femmes, des Femmes Prévoyantes Socialistes
- Prendre rendez-vous chez le gynécologue : pourquoi, quand et à quoi m’attendre? sur le site d’Infor Jeunes Bruxelles
- “Le consentement dans les soins”, Une initiative de Go To Gyneco! et d’Intime Idée (projet issu d’un mémoire étudiant)